Voie des Docteurs Joseph et Pierre Mouthon
Joseph Mouthon, Docteur en médecine, est né le 19 février 1870 à Annecy d’un père fonctionnaire aux hypothèques et d’une mère lingère. Il a soutenu sa thèse de doctorat en médecine à la faculté de Paris le 30 avril 1897.
Peu de temps après, il ouvre un cabinet à Faverges. Le Dr Joseph Mouthon est le premier et seul praticien établi dans ce village, succédant à un officier de santé*. Son exercice de médecin de campagne en moyenne montagne reposait sur la voiture à cheval et le traîneau en hiver. Pour rendre plus aisées ses visites à domicile, en 1904, il achète une des premières voitures automobiles de Haute-Savoie.
Il pratiquait les accouchements, arrachait les dents, ponctionnait les patients atteints de pleurésie, réduisait les fractures et posait les plâtres d’immobilisation. Il a même sauvé la vie de malades atteints du croup diphtérique en pratiquant une trachéotomie, empêchant ainsi l’asphyxie. D’après son petit-fils, il pratiqua même une appendicectomie à domicile à la lueur des bougies.
Alors âgé de 44 ans, il fut médecin major à l’hôpital d’Albertville pendant la Grande Guerre. Il est promu au grade de Chevalier de la Légion d’Honneur en 1931 pour services rendus aux armées. Il s’occupa aussi de prévention en donnant des conférences sur la tuberculose et l’alcoolisme. Il fut élu en 1920 conseiller général du canton, réélu trois fois, et a fondé le syndicat d’initiative de Faverges. Il démissionna en 1942 par conviction politique (non sans soucis, selon ses descendants). En 1946, à 76 ans, il prit une retraite bien méritée à Annecy. Il est décédé le 4 octobre 1967.
Pierre Mouthon, Docteur en médecine, fils de Joseph Mouthon et de Andréa Blanc-Mol, est né le 26 novembre 1915 à Faverges.
Mobilisé en 1939, avant la fin de ses études, il est blessé grièvement en allant chercher des camarades sur le champ de bataille. Récupéré par l’armée allemande, il est amputé de trois doigts de la main droite.
Ancien combattant 39/45, grand blessé de guerre, il fut médaillé de la Croix de guerre.
De retour à Faverges, on lui octroie, pour sa participation à l’effort de guerre, un appareil radio médical devant lequel une grande partie de la population de Faverges défilera et qui lui laissera des séquelles d’irradiation sur tout le corps. Il assistera un O.R.L. d’Annecy régulièrement afin que les opérations des amygdales et des végétations puissent être faites à son cabinet.
Marié avec une étudiante en médecine, Lucienne Musset, il aura trois fils.
Il est décédé le 14 janvier 2011 à Saint-Jorioz.
La tradition médicale s’est perpétuée avec son petit-fils Jean-Marie et son arrière-petit-fils Clément.
* Officier de santé : ce terme désignait, à partir du 10 mars 1803 et jusqu’en 1892, une personne qui exerçait la profession de médecin sans le titre de docteur en médecine.


