Avenue Sidonie Blanc du Peloux
Sidonie du Peloux de Saint-Romain (1806-1892), épouse de Pierre Maurice Richard-Blanc (1782-1834), est la généreuse donatrice de ses biens qui permirent d’installer l’hôpital Alfred Blanc, en mémoire de son fils décédé à 23 ans.
Née le 31 janvier 1806 dans la Haute-Loire, à Saint-Romain Lachalm, Louise Sophie Joséphine Sidonie, fille de Messire Joseph Gabriel du Peloux, se marie à 21 ans, le 7 avril 1827 au même lieu avec Pierre Maurice Richard-Blanc, frère du baron Nicolas Blanc, de 24 ans son aîné.
Après sept années de mariage, elle se retrouve veuve à 28 ans, avec un fils aîné Nicolas Marie « Alfred », ses trois filles cadettes étant elles-mêmes décédées. « Comme un malheur n’arrive jamais seul », selon le dicton, ce fils qu’elle appelle Alfred meurt à son tour, la laissant seule dans sa grande maison, route Provinciale, actuelle rue de la République.
Après la mort de ce dernier, elle adresse une supplique à Monsieur le ministre de l’Intérieur tendant à obtenir l’autorisation de construire un caveau sépulcral dans une chapelle qu’elle se propose de faire construire sur la propriété qu’elle possède à Faverges.
Par lettres du 11 avril puis du 9 mai 1853, M. l’Intendant d’Albertville fait connaître que le Ministre n’aurait aucune difficulté à faire droit à la demande qui lui était adressée lorsque, ensuite de l’autorisation ecclésiastique, la chapelle aura été construite, consacrée et livrée au culte religieux en faveur du public.
Le 20 avril 1853, le ministre de l’Intérieur renvoie au bureau de l’Intendance générale de Chambéry un recours de Dame veuve Blanc portant offre de donation en faveur d’un hospice à établir à Faverges.
Le 18 mai 1853, Monseigneur Louis évêque d’Annecy autorise Madame Sidonie Blanc à faire construire une chapelle avec un caveau, le tout en dehors de sa maison morative (familiale) située à Faverges. Ledit caveau construit dans les formes voulues est destiné à recevoir les dépouilles mortelles des membres de sa famille.
Le 10 janvier 1854, le vicaire général du diocèse d’Annecy, Révérend Buttet, par délégation spéciale de Monseigneur l’Évêque, a béni et consacré au culte de dieu sous la protection de la Vierge Marie avec le titre de Consolation des affligés, la chapelle bâtie sur le territoire de Faverges aux frais de Mme Sidonie Du Pelloux veuve de M. Maurice Blanc, en présence de M. le baron Blanc chevalier de l’ordre des Saints Maurice et Lazare, sénateur du royaume, de Mre Marullaz archiprêtre et curé de Faverges, MM. Blanchet et Guillot vicaires, de M. Monnet architecte.
Le 22 mai 1854, le secrétaire d’Intendance transmet à Monsieur le ministre de l’Intérieur selon sa lettre du 29 novembre 1853, l’acte de donation dûment homologué par Madame Veuve Blanc à la congrégation de charité de Faverges, avec prière de vouloir bien la soumettre à l’approbation royale, avec les deux avis du conseil d’Intendance faisant suffisamment ressentir l’avantage de cette libéralité pour le donataire qui ne sera tenu qu’en proportion des revenus de la fondation.

Extrait du Journal d’une jeune bourgeoise (Sidonie Mugnier-Serand) :
Dimanche 22 janvier 1854
À 1 heure ½, Maman et moi sommes allées voir Mme Sidonie Blanc, nous l’avons trouvée très gracieuse, elle nous a montré sa chapelle qui est très jolie, elle est d’un style gothique, le parquet est en marbre blanc et noir, elle est toute de pierre de taille. L’autel n’est pas encore arrivé, il se fait à Lyon. Elle nous a aussi fait voir une statue de la Sainte Vierge qui est de ma taille, elle pèse 6 quintaux et a coûté 800 fr. Cette statue a été faite à Lyon, elle est de marbre blanc et doit être placée dans la façade plus haut que le toit.
Jeudi 16 février 1854
C’est donc aujourd’hui le grand jour, le jour annoncé depuis deux mois et attendu par toute la société de Faverges. … Le soir, au moment où tout le monde courait à la fête, nous dirigions nos pas vers la maison de Mme Blanc. Nous la trouvâmes bien triste, mais satisfaite d’avoir enfin ce qu’elle désirait depuis longtemps, les tombeaux de son mari et de son fils. La chapelle n’est pas encore tout à fait achevée, mais ce qui reste ne peut se faire qu’au printemps. Les corps sont dans un caveau sous la chapelle, dans des tombeaux de marbre noir. Une lampe qui brûle continuellement.


