Causerie : Traité de Turin (1860)

Le 29 mai 1860, après cinq jours de débats enflammés au Parlement de Turin, les députés du royaume de Sardaigne ratifiaient le traité de Turin en vertu de son article 7, cédant ainsi le duché de Savoie et le comté de Nice à la France. Seuls trois des dix-huit députés savoisiens se sont rendus à la Chambre.Tout était joué d’avance car tous s’étaient fait élire au préalable dans le seul but d’offrir la Savoie à Napoléon III avec le soutien des notables locaux, reniant ainsi leur patrie et leurs souverains à qui ils devaient pourtant position sociale, fortune, distinctions ou noblesse.

D’autres options étaient cependant possibles dont une originale qui proposait pour le duché de Savoie de poursuivre seul son aventure. Certes infime à l’époque, voire confidentiel et sans réel poids politique, ce courant indépendantiste a eu ses défenseurs et aurait peut-être pu offrir au peuple de Savoie les moyens de ses ambitions pour peu que l’on ait cru alors en lui et que les élites locales n’aient pas cédé aux sirènes du pouvoir impérial.

Laurent Gruaz est docteur en histoire de l’Université Lyon III et chercheur associé au Laboratoire de recherche Historique Rhône-Alpes (LAHRA) au sein de l’axe Religions et croyances. Sa thèse, publiée en 2017 aux éditions Honoré Champion, relatait l’aventure romaine des officiers français engagés dans les Zouaves pontificaux venus défendre les États du pape face aux troupes du roi de Sardaigne et de Garibaldi désireux de réaliser l’unité italienne. Ses recherches portent sur l’histoire politique et religieuse de la France et de l’Italie aux XIXe et XXe siècles. Il s’intéresse aussi particulièrement à l’histoire des États de Savoie et du Risorgimento.

Entrée libre.